Différentes formes

L’inceste correspond à toute activité d’ordre sexuel impliquant généralement un enfant ou une jeune entre la naissance jusqu’à l’âge adulte. C’est un acte de domination, d’humiliation et d’abus de pouvoir par lequel un membre de la famille ou de figure parentale (beau-père, demi-frère …) amène un enfant à participer à des activités sexuelles. Ce type d’abus peut se poursuivre à l’âge adulte. Un membre de la famille ne se limite pas aux personnes liées par le sang mais peut inclure d’autres personnes faisant partie de la dynamique familiale (conjoint de la mère, ami proche de la famille, etc.). Les facteurs d’influence sont le type d’abus, l’âge, la durée et la fréquence de l’abus, le lien relationnel entre l’enfant et l’agresseur, la proximité de l’agresseur au quotidien et son degré de responsabilité face au bien-être de l’enfant. L’agresseur utilise son pouvoir pour influencer et manipuler l’enfant afin de s’assurer de maintenir le secret du crime qu’il commet. Il peut également recourir à la force ou à des menaces pour commettre son délit. Cette forme d’agression sexuelle ne sous-entend pas nécessairement qu’il y ait contact physique. L’agression sexuelle peut impliquer, entre autres, des attouchements, de l’exhibitionnisme et du voyeurisme.
 

On parle d'agression sexuelle extrafamiliale lorsque l'agresseur n'est pas un membre de la famille immédiate ou élargie. Parmi les agressions sexuelles extrafamiliales, on retrouve les agressions commises par une connaissance, soit une personne qui fait partie de l'entourage de la victime (ex. : médecin, professeur, gardien, ami, collègue, voisin, etc.), et les agressions commises par une personne inconnue de la victime. C’est automatiquement de l’agression sexuelle même si l’enfant donne son accord, car il n’y a pas de consentement lorsque l’enfant est âgé de moins de 16 ans ou 18 ans lorsqu’il s’agit de la traite humaine. L’autorité et le rôle de pouvoir permettent à l’agresseur, implicitement ou explicitement, d’imposer des actes sexuels à l’enfant ou de forcer ce dernier à la soumission sexuelle.
 

Acte d’agression sexuelle avec pénétration, même légère, de la vulve, de l’anus ou de la bouche en utilisant une partie d’un corps (pénis, doigts, langue) ou objet.

Le stealthing :  Retrait furtif du préservatif sans consentement de la femme.

Agression sexuelle qui n'inclut pas de contact physique de nature sexuelle. Exposition forcée à des actes sexuels (pornographie ou activités sexuelles réelles); Voyeuriste; Exhibitionniste sans consentement; Inciter la victime à se toucher, se masturber; Faire un enregistrement visuel dans un contexte sexuel.
 

Tout comportement, commentaire, geste ou contact de nature sexuelle sans consentement, qui s’est produit une ou plusieurs fois et qui a comme objectif d’intimider la personne et de la traiter comme un objet sexuel. Le harcèlement sexuel peut menacer la sécurité d’une personne, tout en créant un milieu de vie stressant et non sécuritaire.
 
Note : l’agresseur peut être un collègue de travail ou d’étude, un patron, un ex, un étranger.       
 

Il s’agit de deux personnes qui ont déjà été en contact de manière directe ou indirecte et qui ont choisi de se rencontrer de plein gré, mais les choses tournent mal. La femme ne consent pas à une relation sexuelle ou à la poursuite d’une relation sexuelle. L’agresseur ne respecte pas ses limites et décide d’arriver à ses fins de gré ou de force. L’alcool est souvent utilisé pour rendre la victime confuse. Il est important de noter que l’agresseur peut présenter une fausse identité afin d’influencer, de manipuler et de contrôler la victime. L’agresseur sexuel peut utiliser les applications comme Tinder pour trouver les victimes. Ce mode d’agression est souvent opéré de la même façon. L’agresseur invite la femme à une ‘ date ‘ en la manipulant pour arriver à ses fins. L’agression sexuelle peut être commise le premier soir ou après plusieurs rencontres. L’agresseur peut également envoyer des photos dénudées sans le consentement. Consulter la définition sur la cyber agression sexuelle pour en savoir davantage.
 

La cyber agression à caractère sexuel (CACS) est réalisée en ligne soit par les médias sociaux ou des technologies des communications. Les agresseurs utilisent la technologie pour agresser sexuellement la victime en ligne et peut se transformer en présentiel. Par exemple : un agresseur pourrait utiliser la technologie pour rencontrer la victime en personne afin de l’agresser sexuellement. L’agresseur peut également connaître la victime et la voir en personne pour, par la suite, commettre une cyberagression sexuelle, comme par exemple : filmer une relation sexuelle avec la victime et vendre la vidéo sur internet.
 
La cyberagression est particulièrement néfaste et peut prendre différentes formes :
  • Menaces, insultes, dénigrement, diffamation ou propagation de rumeurs sur le Web
  • Usurpation d'identité (prétendre être quelqu'un d'autre)
  • Envoi d'un message, d'une photo ou d'une vidéo préjudiciable par téléphone cellulaire (flingue)
  • Diffusion sur le Web d'une vidéo de quelqu'un qui a été filmé à son insu.
 
La cyberagression présente certaines particularités liées au média utilisé :
  • L'agresseur croit qu'il peut rester anonyme.
  • L'agresseur peut prétendre être quelqu'un d'autre.
  • Étant devant un écran, l'agresseur a encore moins de retenue dans ses propos que s'il était face à la victime.
  • L'agression peut se produire n'importe où et n'importe quand.
  • L'agression peut prendre plusieurs formes à l'intérieur du cyberespace.
  • La capacité de propagation des mots et des images est instantanée et illimitée.
  • La victime est impuissante et le tort causé est à grande échelle : le nombre de témoins est illimité et difficilement mesurable.
  • Le tort fait à la victime ne cesse jamais puisque la vidéo (ou plus généralement les contenus) demeure sur le Web.
 
Le CALACS d’Ottawa a réalisé une recherche en deux parties :
 
Rapport 1 : La Cyberagression À Caractère Sexuel: Aider La Collectivité À Intervenir

Recherche : Cyber agression sexuelle, aider la collectivité à intervenir  
 
 
Des outils à visualiser
La cyberagression à caractère sexuel et la justice
La cyberagression à caractère sexuel
 
Les médias en parlent…
 
Huffington Post Québec
40% d'adolescentes affirment avoir été victimes de cyberagression sexuelle

 
Radio Canada
Les « cyberagressions sexuelles » sous la loupe du CALACS d'Ottawa
 

Un partenaire intime qui ne s’assure pas d’avoir le consentement avant la relation sexuelle, qui fait usage de menaces, d’intimidation, de contrainte, de diffamation, de manipulation. Il exerce des pressions et a des comportements indésirables de nature sexuelle qui portent atteinte à l’intégrité sexuelle d’une personne.
 
Note : Depuis janvier 1983, au Canada, on peut accuser son mari, son concubin, son amant, sa partenaire d’agression sexuelle.
 

Le fait pour un professionnel de la santé (physique et psychologique), pendant la durée de la relation professionnelle qui s'établit avec la personne à qui il fournit des services, d'abuser de cette relation pour avoir avec elle des relations sexuelles, de poser des gestes abusifs à caractère sexuel ou de tenir des propos abusifs à caractère sexuel, qui constituant un acte dérogatoire à la dignité de sa profession, et qui sont formellement interdits par le Code des professions et pourrait être jugé par la justice comme une agression sexuelle au sens du Code criminel canadien. Ainsi, même les relations intimes réciproques et égalitaires entre un professionnel de la santé et une cliente ne sont pas possible à cause du déséquilibre de pouvoir entre eux.

Il y a viol collectif lorsque deux personnes ou plus agressent sexuellement une ou plusieurs autres personnes. Ce type d’agression peut s’apparenter à un acte prémédité et pratiqué lors des rites d’initiation. Il est également utilisé dans des contextes qui ne sont pas organisés et est largement influencé par l’industrie du sexe. C’est un moyen « collectif » que les hommes utilisent pour exercer un pouvoir, une autorité ou pour imposer un contrôle sur les femmes.
 

Forme d’exploitation sexuelle qui regroupe toutes les formes d’abus possibles soit l’abus psychologique et émotionnel, l’abus sexuel, physique et spirituel. Les abus sont organisés et orchestrés dans le but de détruire le sens d’identité et de liberté des personnes qui en sont victimes et ce, afin d’obtenir un contrôle absolu et continu de leur personne. Ces actes criminels sont extrêmes, sadiques et considérés comme des actes de tortures. Ce genre d’abus tient ses origines principalement du milieu familial auquel d’autres membres de la communauté (hommes et femmes) se joignent pour former un réseau d’abus clandestin. Les abus sont perpétrés dès la petite enfance, à répétition, de façon continue et sur une longue période. Ils sont commis au quotidien dans le but de conditionner les victimes à être dociles lors des abus perpétrés en groupe. La programmation, une technique de contrôle de la pensée, est la pierre angulaire de ce genre d’abus.
 
Les agresseurs utilisent ainsi différentes méthodes de programmation dans le but de créer un sentiment de terreur continu, de créer la dissociation et la confusion, d’imposer le silence et de manipuler les victimes. Il est principalement question de l’utilisation d’un système de croyance. Toutes formes de croyances et d’idéologies sont utilisées dont des croyances religieuses, spirituelles, mystiques, ou simplement une croyance attribuant un pouvoir tout puissant aux agresseurs. Les méthodes utilisées pour la programmation impliquent, entre autres, des simulations, des mises en scène, des rituels et des cérémonies de types religieux. Les agresseurs visent à obtenir un pouvoir absolu et continu des personnes qu’ils agressent au sens où elles peuvent être sous leur contrôle jusqu’à l’âge adulte et parfois même toute leur vie. (Jacques, C. 2008)
 

Les agressions à caractère sexuel lors des conflits armés constituent une stratégie politique délibérée. Les femmes et les filles sont particulièrement victimes d’agressions sexuelles utilisées comme arme de guerre pour humilier, dominer, intimider, disperser ou réinstaller de force les membres civils d’une communauté ou d’un groupe ethnique. Pour renforcer leur sentiment de honte, des femmes sont souvent violées devant leurs proches. Dans certains cas, cette forme d’agression sexuelle peut persister à la fin des hostilités.
 
(Sources : Conseil de sécurité de l’ONU, résolution 1820, 2008, et définition de Sandrine Ricci, 2007, adaptées par le CALACS francophone d’Ottawa, septembre 2008)
 

La traite des personnes n'est pas synonyme de conteneurs d'expédition ou de frontières franchies clandestinement. Elle se produit dans des collectivités partout au Canada. La traite des personnes implique le recrutement, le transport ou la détention de victimes pour les exploiter ou pour aider quelqu'un d'autre à les exploiter, généralement à des fins sexuelles ou de travail. Les trafiquants obtiennent le consentement de leurs victimes par différentes formes de coercition.
 

L’hypersexualisation est une des manifestations de l’exploitation sexuelle des filles et des femmes et s’inscrit dans un contexte d’inégalités entre les sexes ; elle entraîne des répercussions sur tous les groupes d’âge et débute dans l’enfance. Tôt dans leurs apprentissages, les enfants seront socialisés à adopter des comportements d’adultes très stéréotypés. Tout cela, avec une utilisation de manière massive, omniprésente et sexiste du corps de la femme et ce, dans toutes les sphères de la société.
 
Cette manière d'exploiter les filles et les femmes encourage les diverses formes d’agression sexuelle en banalisant la violence faite aux filles et aux femmes, en plus de normaliser le comportement des agresseurs. L'hypersexualisation pousse les filles et les femmes à correspondre aux critères de beauté, imposés par la société (féminine, sexy, soumise, séductrice, etc.). Elle ne s’opère pas dans un contexte de liberté de choisir, mais apparaît comme une manière de contrôler la sexualité des filles et des femmes. »